Chiens guides : les associations peinent à recruter des familles d’accueil

Clara Vincent, le 30/06/2025 à 19:09
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Photo Facebook Les Chiens Guides d'Aveugles de Provence Côte d'Azur Corse


Les associations de chiens guides d’aveugles lancent un appel : elles manquent de familles d’accueil pour éduquer les chiots destinés à devenir les compagnons indispensables des personnes déficientes visuelles. Une étape pourtant cruciale, mais qui effraie souvent par crainte d’un engagement trop lourd, à la fois financier et affectif.

C’est le cas de Samia, rencontrée par notre rédaction. Elle a accueilli il y a deux semaines Arès, un jeune labrador de trois mois. « Ça se passe super bien, il est adorable », sourit-elle. Pourtant, son histoire avec les chiens n’avait pas bien commencé. « À 12 ans, j’ai été mordue, je ne voulais plus en entendre parler. » C’est finalement son mari, encouragé par leurs enfants, qui a proposé ce compromis : devenir famille d’accueil pour un futur chien guide.

Concrètement, le chiot reste deux ans dans la famille, sous la supervision de l’association. « Tous les frais, vétérinaire comme alimentation, sont pris en charge », précise Audrey, éducatrice. La mission des familles est de socialiser l’animal : lui apprendre la propreté, l’obéissance de base, mais aussi l’habituer aux lieux publics comme les transports, les restaurants ou les cinémas.

Le moment le plus difficile reste la séparation. « On va forcément s’attacher, mais ce n’est pas définitif. On prendra des nouvelles », confie Samia. Une étape nécessaire pour qu’Arès rejoigne son bénéficiaire, prêt à changer sa vie.

En France, 13 associations forment chaque année des centaines de chiens guides. Mais les besoins dépassent largement l’offre. À Nice par exemple, une vingtaine de chiens sortent chaque année du centre local, bien trop peu pour couvrir la demande des personnes déficientes visuelles.