Près d'un Français sur cinq recourt au piratage pour regarder des compétitions sportives selon l'Arcom.
D’après une récente étude de l'Arcom, le gendarme de l’audiovisuel français, 18% des Français déclare regarder des matchs ou autres rencontres sportives sur des plateformes illicites. Concernant les profils, ces consommateurs frauduleux sont en majorité des hommes (61%), actifs (40% de CSP+) et urbains. Ils sont en moyenne âgés de 37 ans.
S'il s'agit pour beaucoup d'une question d'argent, il n'y a pas que cela souligne Vincent Chaudel, économiste du sport et fondateur de l'Observatoire du sport business : "Dans le cas du foot, la Ligue française de football a changé quatre fois de diffuseur en six ans." De quoi détourner nombre de spectacteurs, au risque de voir sinon s'accumuler les abonnements.
A quoi s'ajoutent des lacunes sur le plan de la lutte contre le piratage en France poursuit Vincent Chaudel : "Globalement, en 2024, les comptes pirates identifiés par l'Arcom en un an c'est à peu près l'équivalent de ce que fait l'Italie en un mois".
Autre explication possible selon l'économiste : un éventuel moindre attachement des Français à leurs clubs en matière de soutien financier. "Si on prend l'exemple de l'Angleterre, les places ont beau être très chères, les stades sont toujours remplis. Ce qui veut dire que le supporter anglais, sans être un CSP +, peut mettre très haut financièrement pour soutenir son club. C'est peut-être moins le cas chez nous."
Le foot plus concerné par le piratage
Le football est la pratique sportive la plus concernée par le piratage. 28% des spectateurs de championnats et de coupes de foot déclarent en effet les regarder illégalement. Viennent ensuite le basket, qui englobe 30% des piratages, le tennis (24%) puis le rugby (22%).
L’une des premières conséquences de cette pratique est le manque à gagner pour le secteur. Il était évalué à 1,5 milliards d’euros en 2023 précise l’Arcom.
Autre enseignement de cette étude, non des moins paradoxales : recourir à la diffusion illégale n’exclut pas pour autant l’abonnement à des plateformes payantes. C’est en effet le cas pour 60% des consommateurs frauduleux.
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