Dans plusieurs paroisses de Provence-Alpes-Côte d'Azur, un mouvement de grève inédit secoue l’Église catholique. À l’initiative de l’association féministe catholique Le Comité de la Jupe, des bénévoles, principalement des femmes, ont décidé de suspendre leurs activités en cette période de Carême pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur rôle au sein de l’institution.

« Si vous allez dans une église, une association catholique, une communauté, vous verrez que les bénévoles sont en majorité des femmes, souvent âgées de plus de soixante ans. Ce sont elles qui font tourner la baraque », explique Adeline Fermanian, coprésidente du Comité de la Jupe, au micro de l’agence de presse SmartRadio.

Un rôle central mais peu reconnu

Selon les militantes, l’Église repose largement sur le travail des bénévoles féminines, que ce soit pour l’enseignement, l’aide aux malades ou encore l’organisation des activités paroissiales. Pourtant, elles pointent un contraste flagrant : « L’institution, les sphères décisionnaires, la gouvernance sont exclusivement entre les mains des prêtres, donc des hommes. Il y a un décalage total », dénonce Adeline Fermanian.

Pour ces bénévoles en grève, l’objectif est simple : faire prendre conscience de cette inégalité structurelle. « Et si ces femmes s’arrêtaient, que se passerait-il ? En réalité, l’Église cesserait de fonctionner », souligne-t-elle.

Un mouvement presque jusqu'à Pâques

Cette mobilisation, qui a débuté au début du Carême, prendra fin le 12 avril, à quelques jours de Pâques. D’ici là, les bénévoles espèrent un signal de la part des autorités ecclésiastiques.