Photo : Pixabay 

La Drees, le service des statistiques du ministère de la Santé, a révélé une tendance inquiétante cette semaine : les hommes âgés de 85 à 94 ans présentent le taux de suicide le plus élevé en France, avec 35 suicides pour 100 000 habitants. Une statistique alarmante qui met en lumière un phénomène difficile à appréhender. Mais loin d’être un problème réservé à une tranche d’âge, la question du mal-être touche aussi une autre catégorie de la population : les adolescentes et les jeunes femmes de moins de 25 ans.

L’étude de la Drees fait état d’une pression particulièrement intense sur ces jeunes, liée en grande partie aux violences sexistes et sexuelles, aux injonctions de genre et à la pression des normes de beauté véhiculées par les réseaux sociaux. Ces plateformes, censées créer des liens sociaux, ont paradoxalement des effets destructeurs, en alimentant l’isolement et en exacerbant le mal-être des jeunes filles.

Anne-Lise Ducanda, médecin experte sur la question de la surexposition aux écrans, s'est exprimée au micro de Smart Radio : "Les jeunes filles qui se sentent mal vont chercher des solutions en ligne, et les algorithmes des plateformes leur offrent une résonance à leur détresse. Elles tombent alors sur des jeunes filles qui partagent leur souffrance, créant un faux sentiment de solidarité. Elles ont l'impression de se comprendre, de faire partie d'un groupe, mais en réalité, cela les isole encore davantage", explique-t-elle.

Pour contrer cet effet destructeur, la Drees recommande plusieurs mesures fortes. Parmi elles, l’interdiction des téléphones avant 11 ans et la restriction des téléphones connectés à Internet et des réseaux sociaux avant 15 ans. À partir de cet âge, l'accès aux réseaux sociaux devrait être limité à des plateformes éthiques et responsables, loin des géants comme TikTok, Snapchat et Instagram, souvent pointés du doigt pour leur impact nocif sur les jeunes.

Pour accompagner les parents dans cette démarche, plusieurs associations offrent un soutien. C’est le cas de l’association "Pacte Smartphone", qui met en place un service bénévole d’accompagnement pour aider les parents à guider leurs adolescents à se déconnecter des réseaux sociaux. Ces initiatives sont essentielles pour préserver le bien-être des jeunes et les protéger des dangers numériques.