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La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a annoncé la mise en place de fouilles inopinées des cartables à l’entrée des collèges et lycées. Cette mesure, qui serait réalisée par les forces de l’ordre, vise à lutter contre la violence scolaire. Toutefois, elle suscite déjà de vives réactions, notamment de la part des syndicats d’enseignants.
Une annonce pour rassurer l’opinion publique ?
Selon Fabienne Langoureau, secrétaire académique du SNES dans les Alpes-Maritimes, cette initiative ne s’attaque pas aux véritables causes du climat de violence dans les établissements scolaires. « Comment une fouille inopinée va-t-elle régler le problème du climat scolaire ? », s’interroge-t-elle. Pour elle, cette annonce a surtout pour objectif de donner l’impression que des actions sont menées : « Personne n’est dupe, c’est une réponse pour calmer un petit peu l’opinion publique. »
Elle exprime également des inquiétudes quant à l’effet de cette présence policière devant les établissements scolaires. « Mettre des forces de l’ordre de temps en temps devant les établissements, est-ce que ça va régler le problème ou au contraire inquiéter, voire aggraver la situation en créant une forme de provocation ? », s’inquiète-t-elle.
Une autre priorité : renforcer l’encadrement éducatif
Le syndicat SNES dénonce un manque de personnel dans les établissements, qui serait selon lui bien plus problématique que l’absence de fouilles. « Madame la ministre de l’Éducation nationale ferait mieux de se pencher sur les effectifs dans les vies scolaires, qui n’ont jamais été aussi faibles comparés au nombre d’élèves », explique Fabienne Langoureau.
Pour elle, la solution réside davantage dans l’encadrement pédagogique que dans des mesures répressives. « Plus il y aura d’adultes pour encadrer les élèves, meilleures seront les conditions d’accueil et mieux nous pourrons lutter tous ensemble pour un climat d’étude serein. »
Un débat qui divise
Alors que la mesure pourrait être mise en place dès le printemps, les débats risquent d’être vifs entre le ministère et les syndicats enseignants. D’un côté, le gouvernement cherche à afficher une fermeté face à la montée des violences scolaires, de l’autre, les représentants du personnel éducatif réclament des moyens concrets pour améliorer la vie scolaire.