L’Assemblée nationale a adopté mardi un ensemble de mesures pour renforcer la sécurité dans les transports en commun. Parmi elles : l’autorisation pour les agents de sécurité de la SNCF de procéder à des palpations et l’équipement des contrôleurs en caméras-piétons. Si ces initiatives visent à rassurer les voyageurs, notamment les femmes, certaines restent sceptiques quant à leur efficacité.

Un plan sécuritaire en discussion

Les transports en commun sont régulièrement pointés du doigt pour les incivilités et agressions qui s’y déroulent. Afin de lutter contre ces phénomènes, l’Assemblée nationale a validé plusieurs mesures visant à renforcer la sécurité des usagers. Parmi elles, la possibilité pour les agents de sûreté ferroviaire de pratiquer des palpations de sécurité et l’installation de caméras-piétons sur les uniformes des contrôleurs.

Ce texte, qui doit encore être débattu en commission mixte paritaire, suscite déjà des réactions contrastées, notamment du côté des usagers niçois interrogés.

Entre soulagement et scepticisme

Dans les tramways et les trains de Nice, où notre reportage a été réalisé, les avis sont partagés. « Le fait qu'on renforce la sécurité, ça me rassure beaucoup plus », confie une jeune femme, qui avoue se sentir mal à l’aise face à certains regards insistants. Une autre passagère raconte avoir été agressée par une femme lui tirant son sac, sans qu’aucun agent ne soit intervenu malgré la présence de caméras.

Mais d’autres passagers restent dubitatifs quant à l’efficacité des nouvelles mesures. « Il ne faut pas donner plus de pouvoir aux agents de sécurité si, de toute façon, ils ne sont jamais là quand il le faut », déplore une usagère. Pour elle, la solution résiderait davantage dans une prise de responsabilité collective : « Si toutes les personnes dans le tramway ou le train intervenaient, on stopperait immédiatement les incivilités. »

Des mesures suffisantes ?

Si le texte marque une volonté politique de mieux protéger les voyageurs, il soulève des interrogations sur son application concrète. L'absence d’agents en nombre suffisant sur le terrain reste une problématique majeure. De plus, l’efficacité des caméras-piétons dépendra de leur usage et du suivi judiciaire qui en sera fait.

Reste à voir si ces mesures seront suffisantes pour enrayer le sentiment d’insécurité grandissant dans les transports en commun. Les députés doivent désormais trouver un compromis en commission mixte paritaire avant une adoption définitive du texte.