Face aux tensions de recrutement, les établissements hospitaliers multiplient les initiatives pour attirer de nouveaux profils. Une urgence pour l’hôpital public, en quête de visibilité plus que de vocation, selon certains professionnels.

Job datings, salons de l’emploi, partenariats… Les hôpitaux redoublent d’efforts pour recruter. Dernier exemple en date : SantExpo, l’un des plus grands rendez-vous du secteur, qui s’est tenu la semaine dernière à Paris. Organisé en collaboration avec France Travail et la Fédération hospitalière de France (FHF), l’événement a rassemblé des établissements de toute la France, venus présenter leurs offres et leur environnement de travail. Même dynamique à Nice, où les hôpitaux  l'Archet de Pasteur ont accueilli, il y a quelques jours, un job dating géant.

Médecins, infirmiers, aides-soignants, manipulateurs radio… Toutes les catégories de personnels sont concernées par la pénurie. Une crise amplifiée par les départs anticipés, les reconversions, ou encore l’attrait croissant du privé et de l’intérim.

Mais manque-t-on vraiment de vocation ? Pas forcément, selon Houda Beaugé, directrice des ressources humaines au CHU de Nice :

«L’hôpital souffre surtout d’un manque de visibilité. Beaucoup de jeunes ou de personnes en reconversion ne connaissent pas les carrières possibles dans le public. Les job datings et salons sont un moyen d’aller à leur rencontre, de casser les idées reçues.»

Derrière ces opérations de communication, l’objectif est aussi de restaurer une image parfois écornée : conditions de travail dégradées, manque de reconnaissance, rémunérations jugées trop faibles… Autant de freins que les hôpitaux tentent de dépasser en mettant en avant les valeurs de service public, la diversité des missions, ou encore les possibilités de formation et d’évolution.