Un retraité de 80 ans de Cagnes-sur-mer est tombé dans un piège redoutable il y a quelques jours. Victime d'une arnaque aux faux SMS bancaires, il a été agressé avant que les escrocs n'effectuent des achats frauduleux pour un montant total de 8 000 euros. Après un premier refus, la Banque Postale a finalement accepté de le rembourser, bien qu'il ait communiqué son code confidentiel de son plein gré.
Un stratagème bien rodé
Selon Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police FO des Alpes-Maritimes, cette arnaque suit un mode opératoire bien huilé. Tout commence par un SMS prétendument envoyé par une banque, alertant la victime d'un prétendu piratage de son compte et lui demandant de contacter un centre d'opposition.
"Le voyou que vous avez en ligne sait particulièrement bien faire. Il va vous mettre en confiance, vous convaincre qu’il est impératif de récupérer votre carte, et vous expliquer que la banque va tout faire pour résoudre le problème", prévient-il. Malheureusement, au lieu d’un employé de la banque, c’est un escroc qui répond au bout du fil.
Des agressions physiques à la clé
L’arnaque ne s’arrête pas à la simple usurpation d’identité. Une fois la victime convaincue, un faux coursier est envoyé à son domicile pour récupérer la carte bancaire. Mais dans certains cas, comme à Cagnes-sur-Mer, cette rencontre vire à l’agression physique. "Le coursier en question, qui n’a de coursier que le nom, peut aller jusqu'à tabasser la victime", alerte Laurent Martin de Frémont.
Sous le choc et parfois par peur des représailles, certaines victimes tardent à réagir. "Il y a d’abord l’effet de sidération. Lorsqu’on est molesté, il est difficile de réagir immédiatement. Ensuite, la peur des représailles peut entraîner un délai avant que la victime ne se manifeste", explique-t-il.
Une enquête en cours
Les forces de l’ordre ont déjà ouvert une enquête pour tenter d’identifier les auteurs. "Nos collègues de l’investigation et les enquêteurs sont déjà en train de plancher sur ce nouveau type d’arnaque. Nous avons des spécialistes en cybercriminalité très bien formés, et nous retrouverons les auteurs, qu’il s’agisse d’un petit groupe ou d’un réseau organisé", affirme Laurent Martin de Frémont.
Les conseils de la police
Face à cette recrudescence des arnaques aux faux SMS bancaires, les forces de l’ordre insistent sur l’importance de la vigilance et de la réactivité.
"Si vous recevez ce type de message, il est essentiel de ne pas appeler le numéro indiqué et de contacter immédiatement le 17 ou le commissariat dont vous dépendez", recommande-t-il.
Les autorités rappellent également qu’aucune banque ne demandera jamais à un client de remettre sa carte bancaire à un tiers ni de communiquer son code confidentiel.
En cas de doute, il est préférable de se rendre directement en agence ou d’appeler le numéro officiel de sa banque.