Apprendre à être triste : un pas essentiel vers le bonheur

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Et si, pour être heureux, il fallait d’abord accepter d’être triste ? C’est la thèse défendue par la journaliste britannique Helen Russell dans son ouvrage How to be sad (Comment être triste), qui s’appuie sur de nombreuses études scientifiques. L’auteure y explore une idée contre-intuitive mais essentielle : la tristesse, la peur ou la colère ne sont pas des émotions à fuir, mais à comprendre et à accueillir.

Dans nos sociétés, notamment face aux enfants, la réaction la plus fréquente face aux larmes est souvent la même : « Mais non, tout va bien, ce n’est pas grave ! » Une phrase pleine de bonnes intentions, certes, mais qui empêche l’enfant d’apprendre à gérer ce qu’il ressent. En voulant à tout prix éviter la souffrance, les adultes privent parfois les plus jeunes d’une compétence émotionnelle fondamentale : celle de reconnaître et de traverser les émotions dites négatives.

Or, comme le rappelle Helen Russell, ressentir ces émotions fait partie intégrante de la vie. Ne pas apprendre dès l’enfance à digérer la tristesse, la colère ou la peur peut avoir des conséquences à long terme : difficulté à les exprimer à l’âge adulte, sentiment de honte ou de culpabilité à l’idée d’aller mal.

Car le bonheur, souligne la journaliste, n’est pas un état permanent de bien-être. Une vie « belle » n’est pas une vie sans souffrance, mais une existence où l’on parvient à donner un sens à toutes ses émotions, agréables ou non.

Les émotions négatives remplissent d’ailleurs une fonction essentielle. La tristesse nous aide à identifier nos besoins, à demander de l’aide et à développer l’empathie. Même le fait de pleurer joue un rôle bénéfique, en régulant le stress et en apaisant le corps.

Alors, parents, oncles, tantes ou grands-parents : la prochaine fois qu’un enfant pleure, ne cherchez pas à étouffer ses larmes. Encouragez-le plutôt à nommer ce qu’il ressent. Lui permettre de traverser ses émotions, c’est déjà lui apprendre à grandir – et à être, un jour, plus heureux.