Et si la préservation de l’eau passait par le flair des chiens ? Dans la Vienne, Lucas Delanoë en est convaincu. Ce passionné de cynotechnie a fondé Dog des Eaux, une entreprise au concept aussi innovant qu’utile : former des chiens capables de détecter les fuites d’eau potable… rien qu’à l’odeur.
Un nez entraîné à sentir le chlore
Le principe repose sur un élément simple mais efficace : l’eau potable contient du chlore, une molécule reconnaissable à l’odorat très développé des chiens. Pendant plusieurs mois — entre huit mois et un an selon les profils — les chiens sont entraînés à repérer cette odeur, d’abord à partir de gouttelettes d’eau stagnante, puis à travers des systèmes de tuyauterie percés.
« Ce qu’on cherche, c’est que le chien identifie précisément l’odeur du chlore et signale la fuite, explique Lucas Delanoë. Il apprend à s’arrêter dès qu’il la détecte. »
Des résultats concrets sur le terrain
Et l’impact est réel. En six mois d’interventions, Dog des Eaux estime avoir permis d’économiser entre 500 000 et un million de litres d’eau potable, en localisant des fuites parfois invisibles pour les capteurs classiques.
Plus écologique, moins invasif, et souvent plus rapide, ce mode de détection séduit progressivement les collectivités et les gestionnaires de réseaux d’eau.
Des chiens sauvés pour sauver l’eau
Mais la dimension environnementale n’est pas la seule à animer ce projet. Dog des Eaux travaille principalement avec des chiens abandonnés ou issus de refuges, à qui elle offre un nouveau départ — et une mission.
« Nos chiens ne sont pas des outils, insiste Lucas Delanoë. On veille à leur bien-être, on choisit ceux qui ont l’envie de travailler, et pour les autres, on les éduque puis on les place gratuitement dans une famille. Ils ont le droit de vivre comme ils le souhaitent. »
Au croisement de l’écologie, de la solidarité et du bien-être animal, Dog des Eaux propose ainsi une vision différente de la protection des ressources : une alliance entre innovation et sensibilité, entre humains et animaux.
Finalement, ces chiens autrefois sans foyer deviennent les gardiens discrets de l’une de nos ressources les plus précieuses : l’eau.