Le trou dans la couche d’ozone se referme : une victoire scientifique et politique
Le trou dans la couche d’ozone se referme : une victoire scientifique et politique
M Marie Sarfati
, 23 mars 2025
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01:45

Pendant des décennies, la couche d’ozone a été l’un des grands marqueurs de notre impact sur l’environnement. Un trou béant au-dessus de l’Antarctique, une menace accrue de rayons ultraviolets agressifs et un risque pour la santé humaine… Ce constat alarmant a longtemps dominé les débats écologiques.

Mais aujourd’hui, une bonne nouvelle émerge : le trou dans la couche d’ozone est en train de se refermer. Une étude récente publiée dans la revue Nature par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) le confirme : la couche protectrice de notre planète est en voie de restauration.

Une crise née des CFC

Tout commence dans les années 1970, lorsque des scientifiques alertent sur les dangers des chlorofluorocarbones (CFC). Ces gaz, alors omniprésents dans les aérosols, les réfrigérateurs et les climatiseurs, s’accumulent dans l’atmosphère et détruisent progressivement les molécules d’ozone.

Leurs effets dévastateurs sont mis en évidence dans les années 1980 grâce à l’imagerie satellite. Un trou gigantesque dans la couche d’ozone est détecté au-dessus de l’Antarctique, exposant davantage la surface terrestre aux rayons ultraviolets. Face à cette menace sanitaire et environnementale, la communauté internationale réagit.

Le Protocole de Montréal, un accord historique

En 1987, un tournant décisif est pris avec l’adoption du Protocole de Montréal, un traité international visant à interdire progressivement l’utilisation des CFC. Contrairement à d’autres accords environnementaux, celui-ci est un succès : tous les pays signataires ont respecté leurs engagements, entraînant une réduction drastique des émissions de ces gaz nocifs.

Les résultats ne se sont pas fait attendre. Dès le début des années 2000, le trou dans la couche d’ozone commence lentement à se résorber. Aujourd’hui, les experts estiment qu’à l’horizon 2040, la couche d’ozone pourrait retrouver son état d’avant les années 1980.

Une victoire, mais des défis persistants

Si cette avancée démontre l’efficacité d’une coopération scientifique et politique, tout n’est pas réglé. Les CFC ont été remplacés par d’autres gaz, les hydrofluorocarbones (HFC), qui, bien qu’inoffensifs pour l’ozone, sont de puissants gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.

Peut-on alors parler d’une véritable victoire ? Oui, car l’exemple de la couche d’ozone prouve que des décisions politiques fortes, basées sur la science, peuvent inverser des tendances destructrices. Mais cette réussite ne doit pas faire oublier l’urgence climatique.