L'invasion silencieuse du scarabée japonais en France

Marie Sarfati, le 14/07/2025 à 09:00
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Repéré pour la première fois sur le territoire français, le scarabée japonais inquiète experts et agriculteurs. Retour sur ce petit insecte au pouvoir de nuisance disproportionné.

Un coléoptère à l’apparence trompeuse

Originaire d’Asie, Popillia japonica, surnommé « scarabée japonais », intrigue par son aspect chatoyant : thorax vert métallique, ailes brun cuivré. Mignon en apparence, ce coléoptère est pourtant classé parmi les insectes les plus dangereux d’Europe.

Sa réputation de ravageur n’est pas usurpée : il s’attaque à une multitude de plantes et cultures, causant des dégâts parfois irréversibles. Son régime alimentaire est particulièrement inquiétant : il se nourrit de plus de 300 espèces végétales. Cette polyvalence lui permet de coloniser rapidement de nouveaux territoires, menaçant ainsi la biodiversité locale et l’activité agricole.

Premières détections dans le Haut-Rhin

C’est dans le département du Haut-Rhin, en Alsace, que le scarabée japonais a été identifié pour la première fois sur le sol français. Deux spécimens ont été capturés dans des pièges à Mulhouse et à Hippoltskirch. Une découverte qui alerte les autorités et le monde agricole : son arrivée pourrait annoncer une expansion rapide, comme cela s’est déjà produit en Italie ou en Suisse, où l’insecte s’est largement installé en quelques années.

Des dégâts redoutables sur les cultures

Le scarabée japonais est un véritable fléau pour de nombreuses cultures stratégiques. Parmi les plus vulnérables : les pommiers, les vignes, le maïs, le soja, mais aussi les érables et les rosiers.

Son mode d’action est double : les adultes s’attaquent aux feuilles, les laissant perforées et réduites à un aspect squelettique caractéristique, tandis que les larves s’en prennent aux racines, affaiblissant gravement les plantes. Ce cycle de destruction met en péril la productivité agricole et la santé des écosystèmes.

Un plan de surveillance renforcé

Face à cette menace, les autorités françaises ont déclenché un plan de surveillance renforcé. Des pièges sont installés dans les zones à risque pour détecter précocement d’éventuelles nouvelles incursions.

La population est également invitée à la vigilance : jardiniers, agriculteurs et simples particuliers peuvent signaler toute observation suspecte sur l'adresse santedesvegetaux.draaf-grand-est@agriculture.gouv.fr. Il est recommandé de joindre des photos précises pour faciliter l’identification.